mardi 6 octobre 2015

Bernard Marcotte, le rêve par-delà les tranchées



Comme l'ensemble des jeunes gens de sa génération, Bernard Marcotte a été tout de suite mobilisé lors du déclenchement de la Première Guerre mondiale.
Mais il n'avait guère l'esprit militariste, et en janvier 1915, il écrivait à Paul Tuffrau, un de ses amis :
J’ai moins d’enthousiasme que de patience. Je subis avec une résignation raisonnable tous ces événements tragiques. L’amour-propre fait le reste. Ce qui m’a manqué surtout, c’est la haine de l’ennemi, j’entends de celui qui est devant vous, qu’on vise, qu’on voit tomber.
Et, un peu plus tard, il ajoutait :
Je n’avais d’autre ressource que de ruminer les meilleurs souvenirs de notre amitié ; mais le contraste était trop vif entre cette rude vie et ces promenades, ces lectures, ces beaux enthousiasmes, Fontainebleau, Vendôme, et les petites chambres d’hôtel, les turnes de l’École où nous lisions ensemble une vieille page bien connue. Les impressions encore toutes fraîches du théâtre du Vieux-Colombier, La Nuit des Rois, avec ses jolies chansons, ses décors, ses costumes, ses dialogues bouffons ou tendres et subtils me suivaient un peu partout :

              Le soleil luit depuis cent mille années.
              Hé ! ho ! hé ! – ho ! hé ! ho ! Le vent et la pluie…
 Bernard Marcotte, le rêve par-delà les tranchées...

C'est le titre que le Groupe de théâtre amateur du Cercle Pierre Bayle de Sedan a choisi pour le spectacle consacré à Bernard Marcotte, sur une mise en scène de Sylvette Pierre, comportant une adaptation de la pièce de théâtre Ma Mère l'Oye de Bernard Marcotte.
Spectacle présenté à la MJC Calonne de Sedan les 4 et 5 mars 2016 (à 20 h30), et le 6 mars (à 15 h) (dans le cadre de la commémoration de la Grande Guerre).

Distribution par ordre d'entrée en scène :
Bernard Marcotte, soldat : Guillaume Génin
Dame Pandolphe : Brigitte Charton
Dame Pancrace : Maïté Baudreux
Le Chambellan : Michel Bernard
Le Roi Primevère : Joël Latour
Ma Mère l'Oye : Mireille Harrar
Mab : Tina De Vita
Madame Cervoise: Jocelyne Poncelet
Thisbé : Véronique Locart
Titania et Hermia : Céline Génin
Les voix : Nicole Seran, Yves Kretzmeyer, Danièle Mansu-Sauvage, Sylvette Dufils
Textes de Bernard Marcotte
Adaptation et mise en scène : Sylvette Pierre
Costumes : Nicole Seran
Son : Hervé Pierre
Eclairage : Philippe Hahn et Bernard Luc
Décors : Joël Latour, d'après un tableau Le château de Bien-Assis d'Andrée Lavieille.

Ce spectacle offrira l'occasion de faire découvrir aux Ardennais d'abord, mais aussi à tous ceux venant d'ailleurs qui pourront y assister, un écrivain encore trop peu connu, dont la vie a été brisée par l’irruption de la guerre : Bernard Marcotte contracta une maladie d'une des trois blessures qu'il subit durant le conflit, maladie dont il décéda en 1927, à tout juste 40 ans, après des années de souffrance passées dans les hôpitaux militaires...



Présentation du spectacle sur le site du Comité Ardennes de la Fédération Nationale des Compagnies de Théâtre et d'Animation (FNTCA) =






Présentation du spectacle lors d'une exposition organisée par la Mairie de Villers-Semeuse les 17 et 18 septembre 2016, dans le cadre des Journées du Patrimoine.


 Spectacle de nouveau joué dans les Ardennes :
- au Festival à la Ferme Sème la culture à Tétaigne (près de Carignan) chez la Famille Dion, Les Clausses, le dimanche 18 septembre 2016 à 16 h
16h00 : « Le Rêve par-delà les tranchées » par le Cercle Pierre Bayle  THEATRE
Ce spectacle est un hommage à Bernard Marcotte, poète et philosophe d’origine ardennaise, disparu après la Première Guerre mondiale. Avec une adaptation de sa pièce « Ma mère l’Oye » écrite en 1913, et une évocation de sa vie dans les tranchées, le Cercle Pierre Bayle ravive le souvenir de cet auteur ardennais presque oublié, dont les rêves inspirés par les forêts d'Ardenne, remparts contre l'horreur des combats, résonnent encore comme un message de joie et d'espoir, un hymne à la vie et à la beauté de la nature. Des personnages drôles et attachants parlent de l’amour, du bonheur... 1914, la guerre éclate... Dans les tranchées, Marcotte continue de rêver à cet univers merveilleux et poétique.
Durée : 1h45
- au Festival de Théâtre amateur de Nouzonville le samedi 1er octobre 2016 à 14 h30 (Salle Roger Maillard) 
- à la Salle des Fêtes de Villers-Semeuse, le vendredi 31 mars 2017 à 20 h 30 (avec, à cette occasion, une exposition consacrée à Bernard Marcotte)


- à la Salle des Fêtes de Mouzon, le samedi 25 novembre 2017 à 20 h 30 (spectacle organisé par la MJC de Mouzon) (avec, à cette occasion, une exposition consacrée à Bernard Marcotte)

- au théâtre Louis Jouvet de Rethel, le samedi 6 octobre 2018 à 20 h 30 (dans le cadre des "Célébrations autour du centenaire de la Première Guerre mondiale dans le pays rethélois") (avec, à cette occasion, le même jour, une exposition consacrée à Bernard Marcotte, à sa participation à la Première Guerre mondiale, et à ses liens avec Louis Jouvet, dans le hall du théâtre)

- dans la nouvelle Salle des fêtes de Gespunsart le 17 novembre 2018 à 20 h 30 (avec, à cette occasion, le même jour, une exposition consacrée à Bernard Marcotte). 

1 commentaire:

  1. J’ai découvert Bernard Marcotte, par le hasard d’un article de journal et j’ai été aussitôt émerveillée par la fraicheur et la vivacité des premiers textes qu’il m’a été donné de lire : le Théâtre. Dans Ma Mère l’Oye, comme dans le Songe d’une nuit d’été, il y avait là, en plus de personnages comiques à la Molière ou d’une grâce délicate façon Musset, une formidable richesse poétique, empreinte de fantaisie et de gaîté, mais sous-tendue aussi d’une réflexion très émouvante sur la vie, l’amour, le temps qui passe … la découverte des textes de poèmes, de contes, ou des cahiers d’Esope ont confirmé et renforcé cet enthousiasme : le plaisir de retrouver, dans chaque œuvre, le rythme d’une très belle langue, une inspiration puisée dans la nature, où les Ardennais que nous sommes reconnaissent leur forêt et ses légendes, un hymne à la vie.
    Les membres du Cercle Pierre Bayle, quand ils ont lu ces textes, ont partagé cette première réaction et cette admiration, regrettant comme moi, que la guerre ait privé cet auteur de la possibilité de poursuivre son œuvre et d’être reconnu à sa juste valeur. «Le Théâtre » et la pièce de Ma Mère l’Oye offraient des possibilités de jeu intéressantes pour le groupe de théâtre amateur que nous formons. C’est ainsi qu’est né le projet de « Bernard Marcotte, le rêve par delà les tranchées » un spectacle pour rendre hommage à Marcotte et, dans le cadre de la commémoration de la Grande Guerre, pour rappeler aussi l’horrible gaspillage humain de la guerre.
    Nous travaillons ces textes, depuis des mois, avec les contraintes et les difficultés liées à la pratique du théâtre amateur, mais avec beaucoup de plaisir et nous espérons partager cette découverte d’un auteur attachant et ce plaisir d’un théâtre si vivant avec le plus grand nombre possible de spectateurs.
    Sylvette Pierre

    RépondreSupprimer